MIGRATIONS : POUR ABORDER LE THÈME
Ce sont les déplacements
d'individus.
1. ÉMIGRATION
C’est le mouvement fait par une personne qui QUITTE un
pays pour aller s'installer dans un autre. C'est un départ vers l’extérieur.
Pourquoi émigre-t-on ?
Les raisons sont surtout économiques
(généralement, les départs se font de pays pauvres vers des pays développés) ou
liées à la sécurité (le plus souvent politiques) mais aussi d'ordre
familial (pour retrouver des parents à l'étranger).
Comment émigre-t-on ?
Pendant des siècles, l'émigrant partait espérant trouver
une terre accueillante.
De nos jours, les États contrôlent l'accès à leur
territoire. Il faut donc obtenir l'autorisation d'entrée avant de partir
sous peine d'être refoulé aux frontières.
Certains pays accordent des droits d'entrée aux
demandes mais ils trient les candidats. Si l'émigrant obtient le droit d'entrée
il peut partir, séjourner et travailler dans le pays d'accueil pendant une
durée déterminée, qui peut être renouvelable. Sur place il peut dans certaines
conditions tenter d'obtenir la nationalité du pays.
Ceux qui ne correspondent pas aux critères fixés par
les pays d'accueil recourent à l'émigration clandestine. Trop souvent le
voyage qui est fait dans des conditions effrayantes est très éprouvant, voire
mortel.
Certains pays accordent le droit d'asile pour
les réfugiés politiques en raison de leur signature de la convention
internationale relative aux réfugiés votée par les États membres de l'ONU (1951).
Effets de l'émigration sur le
pays de départ
Le départ de personnes qui ne trouvent pas les moyens
de vivre permet de faire baisser la pression sur les ressources disponibles
donc d'éviter des troubles sociaux.
Aujourd'hui, beaucoup d'émigrants qui sont partis
grâce au soutien financier de leur famille, remboursent leurs dettes, ce qui
permet le financement de nouveaux départs. Si l'émigrant a laissé sa famille au
pays, régulièrement il envoie de l'argent qui permet à ceux qui sont restés de
vivre moins mal. Cela peut permettre de financer une amélioration des moyens de
production, une scolarisation des enfants...
Mais ceux qui partent sont souvent les plus jeunes et
les plus dynamiques. Le pays de départ perd donc des personnes qui quittent le
pays au moment où elles pourraient produire et elles vont faire défaut pour
développer leur pays. Cette situation est particulièrement dramatique quand ce
sont des gens qualifiés (médecins, ingénieurs et techniciens, enseignants...),
qui ont coûté cher à former, qui partent.
2. IMMIGRATION
C’est le mouvement fait par une personne qui ENTRE dans
un pays pour s'y installer pendant une longue période ou définitivement. C'est
un mouvement vers l'intérieur.
Comment choisit-on son pays
d'accueil ?
Le pays d'accueil représente d'abord l'espoir, plus ou
moins justifié, de vivre mieux. Les pays les plus recherchés sont ceux qui
offrent des possibilités de travail (même clandestin) ou d'avantages sociaux
(assurances maladies, assurances chômage...).
Généralement l'immigrant essaie d'entrer dans un pays
dont il parle ou au moins comprend la langue, ce qui doit faciliter ses
premiers pas. Pour cela une grande partie des immigrants sud-américains migrent
vers l'Espagne, la majeure partie des migrants d'Afrique sub-saharienne
gagnent la France. Les Pakistanais, Indiens et Sri-Lankais choisissent
le Royaume-Uni.
Effets de l'immigration sur le
pays d'accueil
L'entrée d'immigrés, la plupart du temps de jeunes
adultes, apporte au pays d'accueil une main d'œuvre directement productive. De
plus, il n'a pas financé le coût de formation des immigrés puisque celui-ci a
été assuré par le pays de départ. De plus souvent, les immigrés acceptent des
conditions de travail et de salaires inférieures à celles qu'exigeraient les
travailleurs autochtones, ce qui rend leur travail bon marché et peut permettre
le maintien ou la création d'emploi, donc un enrichissement du pays.
L'augmentation de la population due à l'arrivée des
immigrés va permettre la création d'activités destinées à leur accueil. Il y a
donc augmentation de la consommation donc demande de création d'emploi dans le
commerce, les services publiques, l'agriculture, l'industrie. Les immigrés
consommant cela crée une augmentation des recettes des impôts sur la
consommation, des impôts sur le revenu de leurs salaires, des cotisations
sociales qui sont retenues sur leur salaire...
Le fait d'accueillir des immigrés augmente l'influence
culturelle du pays d'accueil.
Cependant l'entrée de population étrangères peut
risquer de poser des problèmes de cohabitation entre les autochtones et les
immigrés surtout si les civilisations sont très différentes. Le risque de voir
se regrouper les immigrés dans des quartiers homogènes, des ghettos,
peut défavoriser l'intégration. En période de crise économique, se développe la
peur de concurrence pour les emplois qui se raréfient ; cela peut
déboucher sur la xénophobie et des affrontements.
3. L’IMMIGRATION
À L’UNION EUROPÉENNE
Du Traité de
Rome (1957) au début des années 1980, la politique européenne en matière
d’immigration s’inspire du principe de liberté de circulation des travailleurs.
C’est à partir
de la seconde moitié des années 1980 que, peu à peu, est mise en œuvre une
politique plus stricte de contrôle des flux migratoires. La première convention
de Schengen (1985) conclue entre le Benelux, la France et l’Allemagne marque le
début de la réalisation de cette nouvelle politique. La suppression des
contrôles des personnes aux frontières intérieures s’accompagne, dans le même
temps, du renforcement des contrôles aux frontières extérieures. On a prévu
l’adoption d’un visa unique de moins de trois mois, obligatoire pour les
non-communautaires qui veulent pénétrer et circuler en touristes dans l’espace
Schengen, ainsi que des accords de réadmission avec les pays non communautaires
pour les clandestins et les déboutés du droit d’asile, le système d’information
Schengen obligeant les États européens à leur refuser le droit au séjour et à
les expulser. Sur l’espace Schengen actuelle, voir la carte.

D’autres
décisions sont prises dans les années 1990 et 2000 afin d’harmoniser les
politiques d’immigration des États membres. En 2008, le Parlement européen adopte
la « directive retour ». Validée par les ministres de l’intérieur des
27 États membres de l’UE, elle prévoit l’organisation du retour volontaire ou
contraint des étrangers en situation irrégulière dans leur pays d’origine ou un
pays tiers, avec la possibilité d’un enfermement des personnes concernées
pouvant atteindre 18 mois et une interdiction possible du territoire de l’Union
européenne pendant 5 ans (et plus en cas de menace à la sécurité). La même
année, le Conseil européen adopte un Pacte européen pour l’immigration et
l’asile qui prévoit l’harmonisation des politiques d’immigration et d’asile:
- organiser l’immigration
légale en tenant compte des priorités, des besoins et des capacités
d’accueil déterminés par chaque État membre et favoriser l’intégration ;
- lutter contre l’immigration
irrégulière, notamment en assurant le retour dans leur pays d’origine ou
vers un pays de transit, des étrangers en situation irrégulière ;
- renforcer l’efficacité des
contrôles aux frontières ;
- bâtir une Europe de l’asile ;
- créer un partenariat global
avec les pays d’origine et de transit favorisant les synergies entre les
migrations et le développement.